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Benjamin FRANKLIN

avec 2 OEUVRES


VIE DE BENJAMIN FRANKLIN ÉCRITE PAR LUI-MÊME, TOME I

VIE DE BENJAMIN FRANKLIN ÉCRITE PAR LUI-MÊME, TOME II


BIOGRAPHIE

Benjamin Franklin est né le 17 janvier 1706 à Boston dans la Colonie de la baie du Massachusetts. Dernier né d'une fratrie de 17 enfants (au sein d'une famille modeste, puritaine, et conformiste vivant de la fabrication de chandelles et de savons), il est le fils d'un immigrant anglais.

Après avoir étudié un an à la South Grammar School (aujourd'hui nommée Boston Latin school) à l'âge de 8 ans, il ne put continuer ses études dans cette institution malgré de très bons résultats, en raison des faibles revenus de sa famille.

Il fut alors envoyé jusqu'à l'âge de dix ans dans une école d'écriture et d'arithmétique, la George Brownell’s English school. Il y acquit une belle écriture mais ne brillait pas en arithmétique.

Son père le rappela à l'âge de dix ans, où il commença à travailler très tôt dans son magasin, artisan en bougies et savons. Cependant, cette activité était loin de le satisfaire. Son père lui permit alors de découvrir de nombreux métiers : maçon, tonnelier, chaudronnier. Ces différents métiers lui permirent d'acquérir de nombreuses compétences qui se révéleront utiles plus tard dans ses travaux scientifiques.

Mais ce qui intéressait surtout le jeune Benjamin Franklin, c'était les livres, à tel point que dans son autobiographie, il dit qu'il « ne se souvient pas n'avoir jamais été sans savoir lire ». Cela poussa son père, en 1718, à envoyer Benjamin Franklin travailler chez son demi-frère James, imprimeur à Boston. C'est là qu'il commença réellement à écrire et à lire. Les rencontres avec les clients de l'imprimerie lui ouvrirent les portes de nombreuses bibliothèques.

En 1724, James entreprend l'édition d'un journal appelé le New England Courant. Sous le pseudonyme de Dame Silence Dogood (litt. Silence Faitdubien), Benjamin écrit plusieurs articles, qu'il glisse sous la porte de l'atelier de son demi-frère chaque nuit. Son demi-frère ignore alors qui est l'auteur de ces articles.

Ses textes connaissent immédiatement un grand succès auprès du public. Lorsque James est emprisonné pour avoir critiqué les autorités britanniques, pour rappeler la liberté d'expression de la presse, il publie une citation d'un journal britannique :

« […] sans liberté de pensée, il ne peut y avoir de sagesse ; et pas de liberté du peuple sans liberté d'opinion; celle-ci est le droit de chaque homme tant qu'il ne porte pas atteinte à la liberté d'autrui. »

Pendant la période d'emprisonnement de son frère, Benjamin Franklin publia seul le New England Courant avant que le titre de son frère soit interdit de publication. Un subterfuge permit à son frère de continuer à publier le journal sous le seul nom de Benjamin Franklin en évitant la censure.

Ce subterfuge (rédaction d'un nouveau contrat d'apprentissage) est à l'origine d'une dispute avec son frère qui poussa Benjamin Franklin à quitter Boston à 17 ans, pour aller à New York, mais il n'y trouva pas d'emploi. Un imprimeur cependant lui recommanda d'aller à Philadelphie, où il savait que son frère cherchait un ouvrier.

Très jeune, Benjamin Franklin comprit que l’écriture serait le meilleur moyen de répandre ses idées; aussi perfectionna-t-il sa prose souple, non pour le principe mais pour se forger un outil. "Écris comme les savants, disait-il, et parle comme le vulgaire." Il se conforma au conseil donné par la Royal Society en 1667 recommandant "une manière de parler naturelle, sans fioritures".

Lorsqu’il quitta Boston pour Philadelphie, en Pennsylvanie, terre des Quakers pacifistes anti-esclavagistes, son bagage intellectuel était celui des couches sociales supérieures. Mais il avait les vertus puritaines du travail soigné, de l’auto-examen minutieux et du désir de s’améliorer. Toutes ses vertus se retrouvent dans L'Autobiographie qu'il a écrit. Ce livre se révèle être aussi, en partie, un livre d’auto-apprentissage écrit pour son fils. La section la plus connue de ce récit décrit son programme scientifique d’amélioration personnelle. Une liste de treize vertus : tempérance, silence, ordre, détermination, frugalité, industrie, sincérité, justice, modération, propreté, tranquillité, chasteté et humilité, et qui s’accompagne pour chacune d’une maxime. Pour la tempérance, il est dit: "Ne mange pas jusqu’à la somnolence. Ne bois pas jusqu’à la griserie"

En 1722, Benjamin Franklin devient végétarien.

Il s'établit alors à Philadelphie sans le moindre argent, où il trouva une place d'apprenti-imprimeur.

Le hasard voulut qu'il rencontra rapidement le gouverneur de la Pennsylvanie, Sir William Keith, qui lui proposa de fonder sa propre imprimerie. Keith rédigea une lettre de recommandation pour convaincre le père de Benjamin Franklin de l'aider financièrement à fonder cette imprimerie. Il retourna à Boston porter cette lettre à son père mais sans succès. Cette visite à Boston ne lui permit pas non plus de se réconcilier avec son demi-frère. Le gouverneur de l'état de Pennsylvanie lui promit alors des lettres de crédit pour lui permettre d'acheter le matériel d'imprimerie en Angleterre.

Benjamin Franklin part en Angleterre pour s'acheter le matériel, mais le gouverneur ne lui fit jamais parvenir les lettres de crédits qui lui aurait permis de l'acheter. Le gouverneur était réputé pour faire beaucoup de promesses mais avait l'habitude de ne jamais les tenir, ce que Benjamin Franklin apprit trop tard. Benjamin Franklin travailla alors dix-huit mois à Londres : imprimerie Samuel PALMER comme imprimeur où il put un peu épargner, toujours dans l'idée de créer sa propre imprimerie à Philadelphie. Plusieurs rencontres lui permirent de revenir à Philadelphie, cette fois-ci en tant que commerçant avec un Anglais pour associé.

De retour à Philadelphie, il reprit rapidement son activité d'imprimeur, et s'occupa de l'imprimerie dans laquelle il avait été apprenti. Une dispute à propos de son salaire avec son patron le décida définitivement à fonder son imprimerie. Rapidement, un ami lui prêta de l'argent qui lui faisait défaut ce qui lui permit de faire enfin venir le matériel d'impression d'Angleterre. En attendant, pendant une période de trois mois il travaillait toujours pour l'imprimerie de son patron dans le New-Jersey, où il imprimait des billets de banque pour l'État du New Jersey.

En 1729, il fait l'acquisition de l'imprimerie et d'un journal d'un concurrent, "la Gazette de Pennsylvanie". Ceci lui permet de publier régulièrement des chroniques et des éditoriaux qui en font bientôt le quotidien le plus lu de l'Amérique coloniale.

Pour développer l'économie de Philadelphie; il défendit l'idée d'y imprimer aussi du papier monnaie dans l'État de Pennsylvanie, et par la même occasion en obtint le marché. Ce contrat fut très lucratif et lui permit de finir de rembourser les dettes qu'il avait contractées pour fonder son imprimerie. Il put par la même occasion ouvrir une boutique vendant du papier, des parchemins et d'autres articles divers.

Il devient à cette occasion l'imprimeur officiel du gouvernement de la Pennsylvanie (élu le 30 janvier 1730).

Cette même année 1730, il épouse Deborah Read, qui faisait partie de la famille qui l'a hébergé quelque temps à Philadelphie après son départ de Boston. Avec ce mariage, il conforte sa position sociale.

Parallèlement, il s'investit dans plusieurs activités sociales et culturelles. Il fonde la Junte, groupe de discussion se réunissant toutes les semaines pour débattre de sujets philosophiques. Il eut l'idée de mettre en commun les livres de tous les membres afin de créer une bibliothèque commune.

Cela lui donna alors l'idée de fonder la première bibliothèque municipale en 1731. La bibliothèque était accessible à tous contre une modique souscription annuelle. En 1742, la bibliothèque s'enrichit de nouveaux membres et surtout de livres et prit le nom de "Compagnie de la bibliothèque de Philadelphie". À cette époque la bibliothèque comptait environ 8000 livres, des instruments et outils de physique, une collection d'objets d'histoire naturelle, ainsi que des collections d'arts et quelques terres autour de Philadelphie. Le modèle de la bibliothèque fut copié à la grande joie de Benjamin Franklin dans tout l'État de Pennsylvanie, et dans les autres colonies. L'idée de rendre accessible les livres au plus grand nombre réjouissait Benjamin Franklin. Il y voyait une façon de transmettre les idéaux de liberté.

À partir de 1732, il publie un almanach sous le nom de Richard Saunders (un astrologue britannique). Il continuera à le publier annuellement durant 25 ans, sous le nom de l'”Almanach du pauvre Richard” ("Poor Richard's Almanack"). Il apprend aussi plusieurs langues étrangères parmi lesquelles le français, l'allemand, l'espagnol, l'italien. Cet almanach était un recueil de maximes et de textes vantant les progrès de l'industrie et donnant des conseils économiques. La première édition se vendit à 10000 exemplaires.

Le 24 juin 1734, Benjamin Franklin est érigé au rang de "grand maître de la grande loge maçonnique de Pennsylvanie".

Ses activités d'imprimeur et d'écrivain permirent à Benjamin Franklin de commencer en politique.

1736 : il est nommé secrétaire de l'assemblée générale de Pennsylvanie. Il fut réélu tous les ans à la même place, avant d'être élevé au rang de représentant de la ville de Philadelphie.
1737 : il obtient le titre de Maître des Postes. Une fonction importante pour permettre la diffusion de ses journaux et ses idées.
1738 : il met également en place la première compagnie de pompiers américaine pour protéger la ville de Philadelphie des incendies. Plusieurs compagnies se créèrent alors à Phildalphie, mais il réussit à les fusionner. Philadelphie ne connut pas de grand incendie durant cette période. Avec la même idée, il créa aussi une compagnie d'assurance contre le feu.
1743 : il fonde la Société Américaine de Philosophie ("American Philosophical Society").
1744 : alors que l'assemblée était incapable de mettre en place un plan pour défendre la colonie des incursions indiennes (les indiens étaient alors repoussés par les Français), il réussit à créer une association volontaire pour la défense du pays. Le nombre de volontaires s'éleva rapidement à 10000. Plus tard en 1754, il essayera d'unifier les colonies pour se défendre plus efficacement face aux français.
1747 : il est élu, par la ville de Philadelphie, membre de l'Assemblée Générale de la province (il batailla souvent contre les propriétaires qui demandaient toujours plus d'avantages tout en refusant de payer des impôts).
1748 : il se retire de la vie professionnelle.
1749 : il crée avec ses amis le premier collège "Academy of Philadelphia” des États-Unis naissants, aujourd'hui l'université connue sous le nom d'Université de Pennsylvanie. Il fut aidé financièrement en cela par la famille Penn, descendants du fondateur de la ville de Philadelphie, William Penn. Il en devient immédiatement le président.
1751 : il est élu membre de l’assemblée de Pennsylvanie.
1752 (février) : il crée et ouvre le "Pennsylvania Hospital" à Philadelphie.
1753 (10 août) : il est élu "Deputy Postmaster General of North America".
1756 : il réforme la police de Philadelphie, en mettant en place un nouveau règlement qui a pour but de mieux protéger les citoyens tout en préservant leur vie privée. Il met en place un éclairage public dans les rues de Philadelphie. Il a alors 50 ans.
1757 : il est envoyé à Londres par l'assemblée de Pennsylvanie, pour régler les problèmes entre les propriétaires terriens (la famille Penn) et le gouvernement.
1761 : voyages en Belgique et en Hollande.
1762 : après une escale à Madère, il est de retour en Pennsylvanie le 1er novembre.
1763 : une grande tournée d'inspection des bureaux de poste est organisée entre juin et novembre 1763 dans le New Jersey, New York et New England.
1764 (1er octobre) : il perd son siège à l'assemblée de Pennsylvanie; il est accusé par ses adversaires d'être favorable au gouvernement royal, parce qu'il convoiterait le poste de gouverneur.

Cette même année, il est nommé agent des colonies à Londres, soit l'ambassadeur de fait - pendant plus de 11 ans - non seulement de la Pennsylvanie, mais aussi du Massachusetts, du New Jersey et de la Géorgie. Il est de retour en Angleterre le 9 décembre, où il accoste à l'île de Wight.

1765 : il demande l'abrogation du Stamp Act.
1767 : lors d'un voyage à Paris entre août et octobre, il est présenté à Louis XV.
1769 : il est élu Président de la Société Américaine de Philosophie. Nouveau voyage en France.

Après plusieurs voyages en Grande-Bretagne comme représentant colonial, il retourne à Philadelphie, où il se range parmi les partisans de l'indépendance. En 1776, il préside la « Convention Constitutionnelle de Philadelphie ». Il sera membre de la Commission des Cinq, chargée par le Second Congrès continental, de rédiger le texte de la Déclaration d'Indépendance, et en fut un des signataires au côté de représentants des Treize Colonies dont, notamment, Thomas Jefferson.

En octobre 1776, répondant à l'appel au secours d'une toute nouvelle nation devant lutter contre une coalition militaire mondiale, Franklin accepte de faire partie de l'équipe des trois envoyés américains en France, en compagnie de Silas Deane et Arthur Lee.

Accompagné de ses deux petits-enfants, il traverse l'Atlantique, malgré les navires militaires britanniques. Une fois en France, il entreprend une des carrières diplomatiques les plus réussies. Porté aux nues par la communauté scientifique et littéraire parisienne, il est vu comme l'incarnation des valeurs humanistes des Lumières. À une réunion de l’Académie française, Franklin et Voltaire se lient d'amitié. Turgot exprime lui aussi son admiration pour le diplomate.

Au Ministère des Affaires étrangères, Benjamin Franklin se rend compte qu'en dépit du désir des Français de battre la Grande-Bretagne, la situation des « rebelles » américains est encore trop vulnérable. Franklin va donc mettre en place un dispositif diplomatique organisé pour parvenir au résultat attendu : il multiplie les contacts, court-circuite la diplomatie britannique, développe ses relations avec les grands hommes politiques français. En février 1778, après la nouvelle de la défaite britannique de Saratoga, les trois représentants américains parviennent à signer un accord avec la France. Deane et Lee rentrent aux États-Unis, laissant Franklin seul ambassadeur à Versailles. Après une nouvelle défaite britannique à la bataille de Yorktown en Virginie, il ébauche les premières négociations de paix avec les représentants du pouvoir britannique. Durant l'été 1782, alors que John Adams et John Jay prennent le chemin de Paris, Franklin rédige les grandes lignes du traité qui fera autorité : il réclame l'indépendance totale, l'accès aux zones de pêche des nouveaux territoires, l'évacuation par les forces britanniques des zones occupées et l'établissement d'une frontière occidentale sur les rives du Mississippi.

En 1783, Adams, Jay et Benjamin Franklin, alors âgé de plus de 70 ans, signent pour les États-Unis, un traité de paix qui garantit l'Indépendance. Ce traité met fin à la guerre d'indépendance.

De retour aux États-Unis, sa popularité est à son comble : il est élu de nouveau Président de l'État de Pennsylvanie pour trois ans. Il participe aussi à la rédaction de la Constitution américaine.

Il devient ainsi le seul « père fondateur de l'Amérique » (founding father) à signer les trois documents fondateurs des États-Unis d'Amérique : la Déclaration d'Indépendance, le Traité de Paris, et la Constitution américaine.

Benjamin Franklin, vint à Montréal en 1776 à titre de commissaire du Congrès américain. C'est son intervention qui dota Montréal de son premier imprimeur. Celui-ci, Fleury Mesplet, fut le diffuseur au Québec des idées philosophiques, dont le plus éminent représentant, Voltaire, avait été initié à la Loge des Neuf Sœurs, à Paris, en présence de Benjamin Franklin.

À Montréal, le nom du parc rappelle Fleury Mesplet (1734-1794), un imprimeur français qui, après s'être exilé à Londres, émigre à Philadelphie pour y travailler pour le compte de Benjamin Franklin. Lors de l'occupation de Montréal par les troupes américaines, Mesplet accompagne Franklin afin de publier un journal en français favorable à la cause de l'indépendance des Treize Colonies. Suite au départ des troupes, Mesplet choisit néanmoins de s'établir dans la ville. Il fonde le premier journal montréalais en 1778, la Gazette du Commerce et littéraire, qui deviendra le quotidien anglophone The Gazette, qui est toujours en activité. À l'Université McGill de Montréal, la première vraie université parmi les seminaires catholiques, Benjamin Franklin a fait une conférence, invitant la Nouvelle France à se joindre à l'Union. Dans la version française de la Constitution écrite par Thomas Jefferson, un article a été prévu à cet effet.

En parallèle de ses activités d'imprimeur, d'homme politique et de diplomatie, Benjamin Franklin conduit un grand nombre d'activités scientifiques qui participèrent à sa renommée en Europe.

Benjamin Franklin est particulièrement célèbre pour ses travaux dans le domaine de l’électricité, notamment ses expériences sur la foudre. En 1750, il rédigea le protocole d'une expérience célèbre sur la foudre, afin de prouver à ses contradicteurs de la Royal Society que les éclairs étaient de nature électrique, en proposant de faire voler pendant un orage un cerf-volant auquel est relier une clef métallique. Rédigée à titre de semi-moquerie, l'expérience proposée présentant d'évidents risques d'être fatale à l'expérimentateur (comme ce fut le cas de Georg Wilhelm Richmann), elle connut pourtant un grand intérêt en Europe et des expériences en ce sens furent menées, notamment par le français Thomas-François Dalibard et Benjamin Franklin lui même. Ces recherches conduisirent à son invention du paratonnerre, dont les premiers exemplaires furent installés sur sa maison, l'Independence Hall ainsi que l'académie de Philadelphie (qui deviendra l'Université de Pennsylvanie). De ses recherches sur la nature de l'électricité, on lui doit par exemple des termes aussi courants que « batterie », « positif », « négatif », « charge »…

Il a été aussi un chercheur pionnier dans le domaine de la météorologie (cloches de Franklin) et même un des premiers hommes à monter dans une montgolfière. En 1762, il invente le glassharmonica, instrument à clavier composé de verres frottés.

Il est aussi l'inventeur des lunettes à double foyer et du poêle à bois à combustion contrôlée, qui porte encore son nom et est en usage répandu à la campagne. Comme Thomas Edison, c'est le côté concret et pratique de la philosophie, de la science et des techniques qui l'intéresse.

Franklin plaçait toutes ses inventions dans le domaine public et indiqua clairement dans ses écrits qu'il s'agissait là d'une volontée délibérée. Ainsi écrivit-il que « … de même que nous profitons des avantages que nous apportent les inventions d'autres, nous devrions être heureux d'avoir l'opportunité de servir les autres au moyen de nos propres inventions ; et nous devrions faire cela gratuitement et avec générosité. ».

Franklin a aussi été le premier à proposer une expérience permettant de calculer la taille d'une molécule. Il a versé une cuillère à café d'huile à la surface d'un étang (celui de Clap Ham, près de Londres) et s'est aperçu que la tache d'huile s'étendait sur 100 m² ! Il observa que les vaguelettes provoquées par le vent ne se propageaient pas sur l'huile. Dans un premier temps, il ne saisit pas l'ampleur de cette simple expérience mais Lord Rayleigh se rendit compte cent ans plus tard en divisant le volume d'huile par la surface d'étalement que l'on trouvait une valeur de l'ordre du nanomètre.

Durant ses dernières années, il est un fervent défenseur de l'abolition de l'esclavage (il libéra ses esclaves dès 1772). De toutes ces activités, il dira qu'il préfère que l'on dise de lui « il a eu une vie utile » plutôt que « il est mort très riche ».

Il mourut à Philadelphie le 17 avril 1790, à l'âge de 84 ans.

Dans son premier testament Benjamin Franklin voulut donner une partie de sa fortune (2 000 livres sterling) pour permettre la réalisation de travaux afin de rendre navigable le Skuylkil. Cependant, il révisa son testament car cette somme semblait être bien insuffisante pour réaliser les travaux.

Finalement, il céda une partie de sa fortune aux villes de Boston et Philadelphie (1000 livres sterling chacune). Cet argent devait être prêté à des artisans pour permettre leur installation. Il comptait sur les intérêts (5%) pour faire augmenter la somme initiale. D’après ces calculs, au bout de cent ans la somme devait s’élever a 131 000 livres sterling. Il souhaite alors dans son testament qu’une partie de cette somme (100 000 livres sterling) soit utilisée pour construire des hôpitaux, infrastructures, fortifications, écoles... L’autre partie devant à nouveau être prêtée. Au bout de 200 ans la somme devant s’élever à 4 061 000 livres sterling sera à la disposition du gouvernement de l’état.

Pour Philadelphie, il prévoit le même mécanisme, au bout de cent ans la somme devait servir à construire un aqueduc pour amener de l’eau potable en ville et à rendre comme il le souhaitait initialement le Skuylkil navigable.

Par ailleurs, il lègue à George Washington son bâton de pommier sauvage avec lequel il avait pour habitude de se promener. Ses livres sont quant à eux cédés à différentes institutions et à ses petits-fils.

Les dettes qui lui sont dues sont données à l’hôpital de Pennsylvanie, en espérant que les personnes qui lui devaient de l’argent auront l’impression de faire une bonne action en payant leur dette à l’hôpital.

Il a souhaité avoir une cérémonie d’enterrement la plus simple possible avec le « moins de cérémonie et de dépense possible ».

On constate, à sa mort, que Benjamin Franklin a souhaité que son argent soit le plus utile possible. Il n’a pas souhaité que son argent soit transmis à sa famille, considérant que lui n’avait rien reçu en héritage et que cela ne l’avait pas empêché de prospérer.

Le philosophe britannique David Hume nommait Benjamin Franklin: "premier grand homme de lettres" de l’Amérique qui incarnait l’idéal rationnel du Siècle des Lumières. À la fois pragmatique et idéaliste, travailleur acharné dont les entreprises connurent le plus grand succès, Benjamin Franklin a raconté les débuts de sa vie dans sa célèbre “Autobiographie”. Écrivain, imprimeur, éditeur, savant, philanthrope et diplomate, il fut le personnage le plus célèbre et le plus respecté de son temps. Ce démocrate né pauvre dans un âge aristocratique que son exemple contribua à libéraliser fut le premier grand “self-made-man” de l’Amérique. Son héritage est aux États-Unis toutes les grandes institutions éducatives et culturelles inégalables et encore inégalées.

Activiste, philosophe, savant, humaniste, en un mot encyclopédiste, Benjamin Franklin a été un franc-maçon dans le militantisme de l’éducation populaire, du savoir pour tous. Immigrant de la deuxième génération dans une nation d’immigrants, il avait pour père un puritain, fabricant de chandelles, qui avait quitté l’Angleterre en 1683 pour s’installer à Boston. La vie de Franklin illustre de bien des manières l’impact des Lumières sur un individu doué. Autodidacte, il avait lu Locke, lord Shaftesbury, Addison et d’autres contemporains ; il avait appris d’eux à mener sa vie conformément à la raison et à rompre avec la tradition – en particulier avec la vieille tradition puritaine – chaque fois qu’elle menaçait d’étouffer son idéal. Le drame de la vie de Benjamin Franklin, républicain indépendantiste, a été que son fils fut "loyaliste" et émigre au Canada pour fuir la jeune République des États-Unis d'Amérique - alors que sa participation à la lutte pour son indépendance fut probablement pour lui un de ses accomplissements majeurs...

Source WikiPédia


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