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Émile ZOLA

avec 21 OEUVRES


AU BONHEUR DES DAMES

CONTES À NINON

GERMINAL

J'ACCUSE

JACQUES D'AMOUR

LA BÊTE HUMAINE

LA CONQUÊTE DE PLASSANS

LA CURÉE

LA DÉBÂCLE

LA FAUTE DE L'ABBÉ MOURET

LA FORTUNE DES ROUGON

LA MORT D'OLIVIER BÉCAILLE

L'ARGENT

L'ASSOMMOIR

L'ATTAQUE DU MOULIN

LE DOCTEUR PASCAL

LE NATURALISME AU THÉÂTRE : LES THÉORIES ET LES EXEMPLES

LE RÊVE

L'OEUVRE

POUR UNE NUIT D'AMOUR

SON EXCELLENCE EUGÈNE ROUGON


BIOGRAPHIE

Émile Zola naît Italien à Paris le 2 avril 1840. Il est le fils unique de Francesco Zolla et d’Émilie Aubert. Son père, ingénieur de travaux publics, ancien officier subalterne italien, meurt en 1847 après avoir été responsable de la construction du canal Zola à Aix-en-Provence. Émilie Aubert, sa mère, totalement démunie, s'occupe de l’orphelin avec la grand-mère de l’enfant, Henriette Aubert. Restée proche de son fils jusqu’à sa mort en 1880, elle a fortement influencé son œuvre et sa vie quotidienne.

Émile Zola est recalé par deux fois au baccalauréat ès sciences en 1859. Ces échecs marquent profondément le jeune homme qui désespère d'avoir déçu sa mère. Il est aussi conscient d'aller au devant de graves difficultés matérielles, sans diplôme et sans formation. Au collège à Aix-en-Provence, il se lie d'amitié avec Jean-Baptistin Baille et surtout Paul Cézanne qui reste son ami proche jusqu'en 1886. Ce dernier l'initie aux arts graphiques, et particulièrement à la peinture.

Émile Zola quitte Aix, et déménage à Paris en 1858 pour rejoindre sa mère dans des conditions matérielles et psychologiques misérables. Mais petit à petit, Zola se constitue un petit cercle d'amis, majoritairement aixois d'origine. Dans la capitale, il complète sa culture humaniste en lisant Molière, Montaigne et Shakespeare, mais pas encore Balzac qui ne l'inspirera que plus tardivement. Il est aussi influencé par des auteurs contemporains, comme Jules Michelet, source de ses inspirations scientifiques et médicales.

C'est après des débuts sommaires comme employé aux écritures aux Docks de la douane, en 1860, et sa naturalisation française un an plus tard, que Zola parvient à entrer en contact avec Louis Hachette, qui l'embauche dans sa librairie le 1er mars 1862. Il reste quatre ans au service de publicité où il occupe un emploi équivalent à nos attachés de presse modernes. À la librairie Hachette l'idéologie positiviste et anticléricale le marque profondément et il y apprend toute les techniques du livre et de sa commercialisation. Travaillant avec acharnement pendant ses loisirs, il parvient à faire publier ses premiers articles et son premier livre, édité par Hetzel : Les contes à Ninon.

Dès 1863, Zola collabore aux rubriques de critique littéraire et artistiques de différents journaux. Les quotidiens permettent au jeune homme de publier rapidement ses textes et ainsi, de démontrer ses qualités d'écrivain à un large public. C'est pour lui « un levier puissant qui me permet de me faire connaître et d'augmenter mes rentes ».

Il bénéficie de l'essor formidable de la presse de la seconde moitié du XIXe siècle, qui assure l'émergence immédiate de nouvelles plumes. À tous les apprentis romancier lui demandant conseil, et jusqu'aux derniers jours de sa vie, l'écrivain propose de marcher sur ses pas, en écrivant d'abord dans les journaux.

Il fait ses débuts véritables dans des journaux du nord de la France, opposants du second Empire. Zola met à profit sa connaissance des mondes littéraire et artistique pour rédiger des articles de critique, ce qui lui réussit. Dès 1866, à 26 ans, il tient les deux chroniques dans le journal l’Événement. À l' Illustration, il donne deux contes qui rencontrent un certain succès. Dès lors, ses contributions sont de plus en plus nombreuses : plusieurs centaines d'articles dans des revues et journaux très variés. On peut citer les principaux : L'Événement et L'Événement Illustré, La Cloche, Le Figaro, Le Voltaire, Le Sémaphore de Marseille et Le Bien Public à Dijon.

Outre la critique (littéraire, artistique ou dramatique), Zola a publié dans la presse une centaine de contes, et tous ses romans en feuilletons. Il pratique un journalisme polémique, dans lequel il affiche ses haines, mais aussi ses goûts, mettant en avant ses positions esthétiques, mais aussi politiques. Il maîtrise parfaitement ses interventions journalistiques, utilisant la presse comme un outil de promotion de son œuvre littéraire. Pour ses premiers ouvrages, il a en effet rédigé des compte-rendus prêts à l'emploi qu'il a adressés personnellement à toute la critique littéraire parisienne, obtenant en retour de nombreux articles. 1880 marque une année difficile pour Zola. Les décès d'Edmond Duranty, mais surtout de Gustave Flaubert, terrassé par une attaque, atteignent profondément le romancier. Ces disparitions qui se conjuguent avec la perte de sa mère à la fin de la même année, plongent durablement Zola dans la dépression. En 1881, parvenu à l'autonomie financière grâce à la publication régulière des Rougon-Macquart, il cesse son travail de journaliste. A cette occasion il publie des « adieux » dans lesquels il dresse un bilan de quinze années de combat dans la presse. Il ne reprend la plume du journaliste, hormis quelques interventions çà et là, qu'à l'occasion de l'affaire Dreyfus en 1897, principalement au Figaro et à L'Aurore.

Dès sa prime jeunesse, Émile Zola est passionné par les Lettres. Il accumule des lectures variées, et conçoit très tôt le projet d'écrire à titre professionnel, comme une véritable vocation. En sixième, il rédige déjà un roman sur les croisades. Ses amis d'enfance, Paul Cézanne et Jean-Baptistin Baille sont ses premiers lecteurs. Il leur affirme plusieurs fois, dans ses échanges épistolaires, qu'il sera un jour un écrivain reconnu.

Un des atouts de Zola consiste en sa force de travail et sa régularité, résumées par sa devise qu'il a fait peindre sur la cheminée de son cabinet de travail à Médan : Nulla dies sine linea. Sa vie obéit pendant plus de trente ans à un emploi du temps très strict, bien que sa forme ait varié dans le temps, notamment à l'époque où il conjuguait le journalisme avec l'écriture de romans. En général, à Médan, après un lever à sept heures, une rapide collation et une promenade d'une demi-heure en bord de Seine avec son chien Pinpin, il enchaîne sa première séance de travail, qui s'étend sur environ quatre heures, et produit cinq pages. L'après-midi est consacré à la lecture et à la correspondance, laquelle tient une large place chez Zola. À la fin de sa vie, il modifie cet ordre immuable pour consacrer plus de temps à ses enfants, les après-midis, reportant une partie de ses activités en soirée et dans la nuit.

Cette puissance de travail a fini par porter ses fruits. Alors que l'année 1867 a été la pire de toutes sur le plan financier, sa situation a commencé à se stabiliser à partir de la publication de L'Assommoir en 1877. Dès ce moment, ses revenus annuels oscillent entre quatre-vingt et cent-mille francs. Zola n'est pas fortuné à proprement parler, puisqu'après avoir eu sa mère à charge et ses deux foyers, les baisses de ventes de ses romans consécutives à l'affaire Dreyfus l'amènent une fois de plus à la gêne financière. Mais celle-ci n'est que momentanée. Journaliste, ses piges sont payées vingt-cinq centimes la ligne, ses romans publiés en feuilletons lui amènent mille cinq-cents francs en moyenne et ses droits d'auteurs cinquante centimes par volume vendu. Il tire aussi des revenus conséquents de l'adaptation de ses romans au théâtre ainsi que de leurs nombreuses traductions. En quelques années, les revenus de Zola augmentent rapidement au point d'atteindre des montants considérables, jusqu'à cent cinquante mille francs autour de 1895.

L'écrivain n'a pas été mobilisé en 1870. Il aurait pu être intégré à la Garde nationale, mais sa myopie et son statut de soutien de famille (pour sa mère) l'en ont écarté. Il suit la chute du Second empire avec ironie, mais ne se trouve pas à Paris pendant la Semaine sanglante. On sait toutefois que sans soutenir l'esprit de la Commune, dont il relate modérément les évènements dans la presse, il ne s'est pas associé à Flaubert, Goncourt ou Daudet dans leur joie d'une violente répression. Au moment de l'avènement de la République, Zola a cherché à se faire nommer sous-préfet à Aix-en-Provence. Malgré un voyage à Bordeaux, lieu de refuge du gouvernement, c'est un échec. Zola n'est ni un homme d'intrigues, ni de réseaux.

Avant tout observateur des hommes et des faits de son temps dans ses romans, Zola n'a cessé de s'engager dans des causes sociales, artistiques ou littéraires qui lui semblent justes, sans jamais faire de politique. Le personnel politique lui semble suspect et avant l'affaire Dreyfus, il n'aura pas d'amis dans le monde politique. Républicain convaincu, il s'engage tôt dans un combat contre l'Empire. Les premiers romans du cycle des Rougon-Macquart ont ainsi une visée à la fois satirique et politique. Aussi la censure dont il est l'objet dès 1871 avec La Curée, au retour de la République, le déçoit profondément. Mais il reste fervent républicain, « le seul gouvernement juste et possible ».

C'est au travers de ses interventions dans la presse, que l'engagement de Zola est le plus marquant. Au pire moment de sa vie, alors qu'il mène une existence sans le sou, la libéralisation de la presse en 1868 lui permet de participer activement à son expansion. Par des amis de Manet, Zola entre au nouvel hebdomadaire républicain La Tribune, dans lequel il pratique ses talents de polémiste dans l'écriture de fines satires anti-impériales. Mais c'est à La Cloche que ses attaques les plus acides contre le Second empire sont publiées. Thérèse Raquin n'a pas enthousiasmé Louis Ulbach, son directeur, mais il admire l'insolence du chroniqueur. Courageux, voire téméraire, il s'attaque avec dureté aux ténors de l'Assemblée comme de Broglie ou de Belcastel. Il vilipende une Chambre peureuse, réactionnaire, « admirablement manipulée par Thiers». Pendant un an, il produit plus de deux cent cinquante chroniques parlementaires. Elles lui permettent à la fois de se faire connaître du monde politique et d'y fonder de solides amitiés (et inimitiés). Il collectionne aussi une foule de détails pour ses romans à venir. Ces engagements sont quelque peu risqués pour l'écrivain. Il est tombé deux fois sous le coup de la loi, et fut mis en état d'arrestation en mars 1871. Mais ces arrêts n'ont pas de conséquences et il est chaque fois libéré le jour même.

Zola reste soigneusement à l'écart du monde politique, auprès duquel il sait s'engager, mais avec retenue, recul et froideur. L'action politique ne l'intéresse pas et il n'a jamais été candidat à aucune élection. Il se sait avant tout écrivain, tout en exprimant une attitude de réfractaire. Il agit donc en libre penseur et en moraliste indépendant, ce qui lui apporte une stature de libéral modéré. Il s'oppose radicalement à l'Ordre moral, notamment dans La Conquête de Plassans, interdit de vente dans les gares par la commission de colportage, et par la publication de La Faute de l'abbé Mouret, une attaque en règle contre le dogme de la chasteté, renforcé alors par la mise en œuvre du culte du mariage par l'Église. Il défend aussi activement les communards graciés par la loi d'amnistie, en évoquant les parias de la Révolution de 1848 dans Le Ventre de Paris et en soutenant notamment Jules Vallès afin qu'il puisse publier ses propres textes. Ce seront les derniers articles politiques de Zola, puisqu'il a entrepris le cycle des Rougon-Macquart, qui va l'occuper pendant vingt-deux années.

L'engagement de sa vie reste évidemment l'Affaire Dreyfus à partir de 1897, au travers du célèbre article J'Accuse...! de janvier 1898, et sa conséquence directe, l'exil de l'écrivain à Londres pendant près d'une année. Mais pourquoi Zola entre-t-il dans ce combat ? C'est qu'à la fin du siècle, en 1897-1898, son image publique s'est encore renforcée. Romancier au sommet de son art, traduit dans plusieurs dizaines de langues, reconnu par le monde des lettres et le monde politique républicain, il est même parfois craint. Si Zola est devenu l'écrivain emblématique du régime républicain, ses succès littéraires populaires en ont fait un homme des masses, doté d'une éloquence écrite proverbiale, un homme de combats victorieux. Il frappe aussi par sa conscience déterminée et constante sur les plans sociaux et moraux. Enfin, par son indépendance, son désintéressement, son détachement de tous les partis, il est libre de se lancer dans tous les combats. C'est ce qu'il décide de faire à la fin de 1897.

Zola croit en l'amour, romantique dans l'âme, grand lecteur de George Sand dans sa jeunesse. Du reste, le mariage est un grand thème de son œuvre, qu'il décline en fonction des conditions et des classes sociales. Des thèmes résurgents s'expriment dans ses romans de par cette classification, par exemple dans les classes hautes de la société, où la propension de l'homme à prendre maîtresse est constante ou à l'existence de ce « fossé entre l'homme qui sait tout et la femme qui ne sait rien ».

Le premier amour de Zola s'appelait Berthe. Le jeune homme la surnommait lui-même « une fille à parties », une prostituée dont il s'était entiché pendant l'hiver 1860-1861. Il avait conçu le projet de « la sortir du ruisseau », en essayant de lui redonner goût au travail, mais cet idéalisme s'est heurté aux dures réalités des bas quartiers parisiens. Il tire toutefois de cet échec la substance de son premier roman, Les confessions de Claude.

À la fin de 1864, Zola fait la connaissance d'Éléonore-Alexandrine Meley, qui se fait appeler Gabrielle. Ce prénom aurait été celui de sa fille naturelle, qu'à dix-sept ans, elle a été forcée d'abandonner à l'Assistance Publique. Lourd secret qu'elle révéla certainement à Zola après leur mariage. Née le 23 mars 1839 à Paris, elle est la fille d'une petite marchande de dix-sept ans et d'un ouvrier typographe, né à Rouen. L'écrivain consacre un portrait à sa nouvelle conquête, « L'amour sous les toits », dans Le Petit Journal.

On ne connaît pas l'origine de cette liaison. Peut-être le hasard puisqu'Émile et Alexandrine habitaient tous deux les hauts de la montagne Sainte-Geneviève. Des rumeurs font état d'une liaison préalable avec Paul Cézanne et du fait qu'elle ait pu être modèle pour le groupe de peintres que Zola fréquente, ou encore d'une relation avec un étudiant en médecine. Mais aucune preuve n'existe à propos de ces ragots.

À partir de 1865, Zola quitte sa mère et emménage dans le quartier des Batignolles avec sa compagne, sur la rive droite, proche du faubourg Montmartre, le quartier de la Presse. Les réticences de Mme Zola mère préviennent pour cinq ans l'officialisation de cette liaison. C'est aussi une période de vaches maigres, pendant laquelle Alexandrine effectue de menus travaux afin que le couple puisse joindre les deux bouts. Le mariage est finalement célébré le 31 mai 1870 à la mairie du XVIIe arrondissement, à la veille du conflit franco-prussien. Alexandrine est un soutien indispensable dans des moments de doute nombreux de l'écrivain. Il lui en sera toujours reconnaissant.

En 1888, alors que Zola s'interroge sur le sens de son existence à la veille de la cinquantaine, sa vie bascule brutalement. N'avait-il pas soufflé à Goncourt : « Ma femme n'est pas là ... Eh bien je ne vois pas passer une jeune fille comme celle-ci sans me dire : "Ça ne vaut-il pas mieux qu'un livre ?" »

Jeanne Rozerot, une jeune lingère de 21 ans, entre au service des Zola à Médan . Originaire du Morvan, orpheline de mère, elle monte à Paris pour se placer. Elle accompagne les Zola à la fin de l'été lors des vacances du couple à Royan. Le romancier en tombe immédiatement éperdument amoureux. Émile conçoit pour elle un amour d’autant plus fort qu’elle lui donne deux enfants qu’il n’avait jamais pu avoir avec sa femme Alexandrine. Jeanne élève Denise, née en 1889 et Jacques, né en 1891, dans le culte de leur père. Pour autant, celui-ci n’abandonne pas la compagne de sa jeunesse. L'idylle est secrète pendant trois ans, seuls quelques très proches amis de l'écrivain étant au courant. Zola installe sa maîtresse dans un appartement parisien et lui loue une maison de villégiature à Verneuil, à quelques encablures de Médan, où il se rend à vélo.

Alexandrine Zola apprend l'infidélité de son époux vers le mois de novembre 1891, et l'existence de ses deux enfants, par le biais probable d'une lettre anonyme. La crise est grave pour le couple, qui passe au bord du divorce. Mais c'est un soulagement pour le romancier, après trois ans de secrets et de mensonges. Contre l'assurance que le romancier ne l'abandonnera pas, Alexandrine se résigne à cette situation. Elle s'occupe même des enfants, leur offrant des présents, les promenant de temps à autre, reportant sur eux un amour maternel dont elle fut privée. Après la mort de l'écrivain, elle fera reconnaître les deux enfants afin qu'ils puissent porter le nom de leur père.

Zola essaye ainsi d'organiser sa double vie tant bien que mal en partageant son temps entre Alexandrine et Jeanne. En juillet 1894, il écrit : « Je ne suis pas heureux. Ce partage, cette vie double que je suis forcé de vivre finissent par me désespérer. J’avais fait le rêve de rendre tout le monde heureux autour de moi, mais je vois bien que cela est impossible. »

À titre personnel, l'écrivain a rarement recherché les honneurs publics. Zola a accepté la croix de la Légion d'honneur à condition d'être dispensé de la demande écrite officielle. Après de nombreuses tergiversations, liées à des articles sévères du romancier sur ses semblables dans la presse en 1878, Édouard Lockroy lui accorde la rosette. L'écrivain est donc fait chevalier de la Légion d'honneur le 13 juillet 1888, au grand dam de certains de ses amis dont les Goncourt, Alphonse Daudet, voire son ami proche Paul Alexis. Octave Mirbeau intitule même un article sur Zola à la une du Figaro : « La fin d'un homme ». Le 13 juillet 1893, Henri Poincaré le fait officier de la Légion d'honneur. Mais, en raison de sa condamnation consécutive à J'Accuse...!, Zola est suspendu de l'ordre de la Légion d'honneur le 26 juillet 1898, et ne sera jamais réintégré.

Par ailleurs, il est présenté à la Société des gens de lettres par Alphonse Daudet en 1891, et accueilli en son sein « exceptionnellement par acclamation et à main levée à l'unanimité. » Il est élu au comité, puis élu et réélu président de l'association de 1891 à 1900. Ses fonctions sont très sérieusement exercées ; il intervient dans la presse pour présenter son organisation et ses valeurs. Il fait reconnaître la société comme établissement d'utilité publique. Le droit de la propriété littéraire et la défense des auteurs en France progressent sous son autorité. Des conventions avec des pays étrangers, comme la Russie sont signées.

Émile Zola a livré un combat, unique, pour les honneurs, celui qu'il a mené afin d'intégrer l'Académie française. Jeune, il l'avait qualifiée de « serre d'hivernage pour les médiocrités qui craignent la gelée ». Vingt ans plus tard, il pose sa première candidature. Il affirme après son premier échec en 1890, « qu'il reste candidat et sera candidat toujours ». Jusqu'à sa dernière candidature le 23 août 1897, qui échoue en 1898, l'écrivain brigue dix-neuf fois le fauteuil d'Immortel. Le 28 mai 1896, il obtient son record de voix avec seize suffrages alors que la majorité était fixée à dix-sept voix. Comprenant que son engagement dans l'affaire Dreyfus lui ferme définitivement les portes de l'Académie française, il renonce à se représenter.

Le 29 septembre 1902, de retour de Médan où il avait passé l'été, Émile Zola et son épouse Alexandrine sont intoxiqués dans la nuit, par la combustion lente résiduelle d'un feu couvert, produit par la cheminée de leur chambre. Lorsque les médecins arrivent sur place, il n'y a plus rien à faire, Émile Zola décède officiellement à 10:00 du matin. En revanche, son épouse survit. Cette mort serait accidentelle, mais étant donné le nombre d’ennemis qu’avait pu se faire Zola (notamment chez les anti-dreyfusards) la thèse de l’assassinat ou de la « malveillance ayant mal tourné » n’a jamais été totalement écartée. Après sa mort, une enquête de police est réalisée mais n’aboutit à aucune conclusion probante.

Le retentissement de la mort d'Émile Zola est immense. La presse se fait l'écho de l'émotion qui gagne la population entière. La presse nationaliste et antisémite exulte. L'émotion gagne l'étranger où de nombreuses cérémonies ont lieu en mémoire de l'écrivain français, et les presses germaniques, britanniques, américaines s'en font largement l'écho. L'hommage est international. Lors des obsèques, Anatole France, qui avait insisté pour évoquer toutes les facettes de l'écrivain, y compris ses combats pour la justice, lit sa célèbre péroraison à l'auteur de J'accuse...! : « Il fut un moment de la conscience humaine ».

Les cendres de Zola ont été transférées au Panthéon de Paris le 4 juin 1908. À la fin de la cérémonie au Panthéon, un journaliste anti-dreyfusard, Louis Grégori, ouvre le feu avec un révolver sur Alfred Dreyfus, qui n'est que légèrement blessé au bras.

Depuis 1985, sa maison de Médan est devenue un musée. Tous les premiers dimanche d’octobre, un pèlerinage est organisé par la Société littéraire des amis d’Émile Zola.

Principales OEUVRES :

Mes haines, causeries littéraires et artistique, A. Faure, Paris, 1866.
Mon Salon, Librairie centrale, Paris, 1866.
Édouard Manet, étude biographique et critique, E. Dentu, Paris, 1867.
À propos de l'Assommoir, en collaboration avec Édouard Rod, 1879.
Le Roman expérimental, Charpentier, Paris, 1880; nouvelle édition commentée, GF-Flammarion, 2006.
Nos auteurs dramatiques, Charpentier, Paris, 1881.
Les Romanciers naturalistes, Charpentier, Paris, 1881.
Le Naturalisme au théâtre, les théories et les exemple, Charpentier, Paris, 1881.
Documents littéraires, Charpentier, Paris, 1881.
Une campagne (1880-1881), Charpentier, Paris, 1882.
Nouvelle campagne (1896), Fasquelle, Paris, 1897.
Humanité, vérité, justice. L'affaire Dreyfus. Lettre à la jeunesse, Fasquelle, Paris, 1897.
Les Quatre Evangiles, 1899.
L'Affaire Dreyfus, la vérité en marche, Fasquelle, Paris, 1901.
J'accuse (L'Aurore, 13 janvier 1898)

Contes à Ninon, J. Hetzel et A. Lacroix, Paris, 1864 ; Charpentier, Paris, 1878.
La Confession de Claude, A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, Paris, 1865.
Le Vœu d’une morte, A. Faure, Paris, 1866.
Les Mystères de Marseille, A. Arnaud, Marseille, 1867.
Thérèse Raquin, A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, Paris, 1867.
Madeleine Férat, A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, Paris, 1868.
Nantas, 1878.
Les Soirées de Médan (1880), en collaboration avec Maupassant, Huysmans, Léon Hennique, Henri Céard et Paul Alexis, Charpentier, Paris, 1880.
Jacques Damour,1880.
Madame Sourdis, 1880.
Le Capitaine Burle, Charpentier, Paris, 1882.
Naïs Micoulin, Charpentier, Paris, 1884.
La Mort d’Olivier Bécaille, 1884.

La Fortune des Rougon, A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, Paris, 1871.
La Curée, A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, Paris, 1872.
Le Ventre de Paris, Charpentier, Paris, 1873.
La Conquête de Plassans, Charpentier, Paris, 1874.
La Faute de l'abbé Mouret, Charpentier, Paris, 1875.
Son Excellence Eugène Rougon, Charpentier, Paris, 1876.
L'Assommoir, Charpentier, Paris, 1878.
Une page d'amour, Charpentier, Paris, 1878.
Nana, Charpentier, Paris, 1880.
Pot-Bouille, Charpentier, Paris, 1882.
Au Bonheur des Dames, Charpentier, Paris, 1883.
La Joie de vivre, Charpentier, Paris, 1883.
Germinal, Charpentier, Paris, 1885.
L'Œuvre, Charpentier, Paris, 1885.
La Terre, Charpentier, Paris, 1887.
Le Rêve, Charpentier, Paris, 1888.
La Bête humaine, Charpentier, Paris, 1890.
L'Argent, Charpentier, Paris, 1891.
La Débâcle, Charpentier et Fasquelle, Paris, 1892.
Le Docteur Pascal, Charpentier et Fasquelle, Paris, 1893.

Lourdes, Charpentier et Fasquelle, Paris, 1894.
Rome, Charpentier et Fasquelle, Paris, 1896.
Paris, Charpentier et Fasquelle, Paris, 1898.

Fécondité, Fasquelle, Paris, 1899.
Travail, Fasquelle, Paris, 1901.
Vérité, Fasquelle, Paris, 1903 (après la mort de l'auteur).
Justice (resté à l'état de projet)

Thérèse Raquin (drame en 4 actes), Charpentier, Paris, 1873.
Les Héritiers Rabourdin (comédie en 3 actes), Charpentier, Paris, 1874.
Le Bouton de rose, 1878.
Madeleine (1889), écrit en 1865.

Messidor, Fasquelle, Paris, 1898.
L'ouragan, Fasquelle, Paris, 1901.

Source WikiPédia


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