TEXTES LIBRES
TEXTE INTÉGRAL
Introduction
Personnages
Iris, jeune bergère.
Lycas, riche pasteur.
Filène, riche pasteur.
Coridon, jeune berger.
Berger enjoué.
Un pâtre.
La première scène...
La première scène est entre Lycas, riche pasteur, et Coridon, son confident.
La seconde scène est une cérémonie magique de chantres et danseurs.
Les deux Magiciens dansants sont : Les sieurs La Pierre et Favier.
Les trois Magiciens assistants et chantants sont : Messieurs Le Gros, Don et Gaye.
(Ils chantent).
Déesse des appas,
Ne nous refuse pas
La grâce qu'implorent nos bouches ;
Nous t'en prions par tes rubans,
Par tes boucles de diamans,
Ton rouge, ta poudre, tes mouches,
Ton masque, ta coiffe et tes gants.
O toi ! qui peux rendre agréables
Les visages les plus mal faits,
Répands, Vénus, de tes attraits
Deux ou trois doses charitables
Sur ce museau tondu tout frais !
Déesse des appas,
Ne nous refuse pas
La grâce qu'implorent nos bouches ;
Nous t'en prions par tes rubans,
Par tes boucles de diamans,
Ton rouge, ta poudre, tes mouches,
Ton masque, ta coiffe et tes gants. Ah ! qu'il est beau,
Le jouvenceau !
Ah ! qu'il est beau ! Ah ! qu'il est beau !
Qu'il va faire mourir de belles !
Auprès de lui les plus cruelles
Ne pourront tenir dans leur peau.
Ah ! qu'il est beau !
Le jouvenceau !
Ah ! qu'il est beau ! Ah ! qu'il est beau !
Ho, ho, ho, ho, ho, ho.
Qu'il est joli,
Gentil, poli !
Qu'il est joli ! qu'il est joli !
Est-il des yeux qu'il ne ravisse ?
Il passe en beauté feu Narcisse,
Qui fut un blondin accompli.
Qu'il est joli,
Gentil, poli !
Qu'il est joli ! qu'il est joli !
Hi, hi, hi, hi, hi, hi.
Les six Magiciens assistants et dansants sont : Les sieurs Chicaneau, Bonard, Noblet le cadet, Arnald,
Mayeu et Foignard.
La troisième scène est entre Lycas et Philène, riches pasteurs.
Paissez, chères brebis, les herbettes naissantes ;
Ces prés et ces ruisseaux ont de quoi vous charmer ;
Mais si vous désirez vivre toujours contentes, Petites innocentes,
Gardez-vous bien d'aimer.
Lycas, voulant faire des vers, nomme le nom d'Iris, sa maîtresse, en présence de Philène, son rival, dont
Philène en colère chante.
Philène
Est-ce toi que j'entends, téméraire, est-ce toi
Qui nommes la beauté qui me tient sous sa loi ?
Lycas, répond.
Oui, c'est moi ; oui, c'est moi.
Philène
Oses-tu bien en aucune façon
Proférer ce beau nom ?
Lycas
Hé ! pourquoi non ? hé ! pourquoi non ?
Philène
Iris charme mon âme :
Et qui pour elle aura
Le moindre brin de flamme,
Il s'en repentira. Lycas
Je me moque de cela,
Je me moque de cela.
Philène
Je t'étranglerai, mangerai,
Si tu nommes jamais ma belle :
Ce que je dis, je le ferai,
Je t'étranglerai, mangerai,
Il suffit que j'en ai juré :
Quand les dieux prendroient ta querelle,
Je t'étranglerai, mangerai,
Si tu nommes jamais ma belle.
Lycas
Bagatelle, bagatelle.
La quatrième scène est entre Lycas et Iris, jeune bergère dont Lycas est amoureux.
La cinquième scène est entre Lycas et un pâtre, qui apporte un cartel à Lycas de la part de Philène, son rival.
La sixième scène est entre Lycas et Coridon.
La septième scène est entre Lycas et Philène.
Philène, venant pour se battre, chante.
Arrête, malheureux,
Tourne, tourne visage,
Et voyons qui des deux
Obtiendra l'avantage. (Lycas parle, et Philène reprend.)
C'est par trop discourir,
Allons, il faut mourir.
La huitième scène est de huit paysans, qui, venant pour séparer Philène et Lycas, prennent querelle et dansent
en se battant.
Les huit paysans sont : Les sieurs Dolivet, Paysan, Desonets, Du Pron, La Pierre, Mercier, Pesan et Le Roy.
La neuvième scène est entre Coridon, jeune berger, et les huit paysans, qui, par les persuasions de Coridon, se
réconcilient, et, après s'être réconciliés, dansent.
La dixième scène est entre Philène, Lycas et Coridon.
La onzième scène est entre Iris, bergère, et Coridon, berger.
La douzième scène est entre Iris, bergère, Philène, Lycas et
Coridon.
Philène chante.
N'attendez pas qu'ici je me vante moi-même :
Pour le choix que vous balancez,
Vous avez des yeux, je vous aime,
C'est vous en dire assez.
La treizième scène est entre Philène et Lycas, qui, rebutés par la belle Iris, chantent ensemble leur désespoir. Philène
Hélas ! Peut-on sentir de plus vive douleur ?
Nous préférer un servile pasteur !
O ciel !
Lycas
O sort !
Philène
Quelle rigueur !
Lycas
Quel coup !
Philène
Quoi ! tant de pleurs,
Lycas
Tant de persévérance,
Philène
Tant de langueur,
Lycas
Tant de souffrance,
Philène
Tant de voeux, Lycas
Tant de soins,
Philène
Tant d'ardeur,
Lycas
Tant d'amour,
Philène
Avec tant de mépris sont traités en ce jour !
Ah ! cruelle !
Lycas
Coeur dur !
Philène
Tigresse !
Lycas
Inexorable
Philène
Inhumaine !
Lycas
Inflexible ! Philène
Ingrate
Lycas
Impitoyable !
Philène
Tu veux donc nous faire mourir ?
Il te faut contenter.
Lycas
Il te faut obéir.
Philène
Mourons, Lycas.
Lycas
Mourons, Philène.
Philène
Avec ce fer finissons notre peine,
Lycas
Pousse !
Philène
Ferme ! Lycas
Courage !
Philène
Allons, va le premier.
Lycas
Non, je veux marcher le dernier.
Philène
Puisqu'un même malheur aujourd'hui nous assemble,
Allons, partons ensemble.
La quatorzième scène est d'un jeune berger enjoué, qui, venant consoler Philène et Lycas, chante.
Ah ! quelle folie,
De quitter la vie
Pour une beauté
Dont on est rebuté !
On peut pour un objet aimable,
Dont le coeur nous est favorable,
Vouloir perdre la clarté ;
Mais quitter la vie
Pour une beauté
Dont on est rebuté,
Ah ! quelle folie ! La quinzième et dernière scène est d'une Egyptienne, suivie d'une douzaine de gens, qui, ne cherchant que la
joie, dansent avec elles aux chansons qu'elle chante agréablement. En voici les paroles.
Premier air
D'un pauvre coeur
Soulagez le martyre,
D'un pauvre coeur
Soulagez la douleur.
J'ai beau vous dire
Ma vive ardeur,
Je vous vois rire
De ma langueur.
Ah ! cruelle, j'expire
Sous tant de rigueur.
D'un pauvre coeur
Soulagez le martyre,
D'un pauvre coeur
Soulagez la douleur.
Second air
Croyez-moi, hâtons-nous, ma Sylvie,
Usons bien des moments précieux ;
Contentons ici notre envie,
De nos ans le feu nous y convie ;
Nous ne saurions, vous et moi, faire mieux.
Quand l'hiver a glacé nos guérets,
Le printemps vient reprendre sa place, Et ramène à nos champs leurs attraits ;
Mais, hélas ! quand l'âge nous glace,
Nos beaux jours ne reviennent jamais.
Ne cherchons tous les jours qu'à nous plaire,
Soyons-y l'un et l'autre empressés ;
Du plaisir faisons notre affaire,
Des chagrins songeons à nous défaire ;
Il vient un temps où l'on en prend assez.
Quand l'hiver a glacé nos guérets,
Le printemps vient reprendre sa place,
Et ramène à nos champs leurs attraits ;
Mais, hélas ! quand l'âge nous glace,
Nos beaux jours ne reviennent jamais.
L'Egyptienne qui danse et chante est : Noblet l'aîné.
Les douze dansants sont :
Quatre jouant de la guitare : Monsieur de Lulli, Messieurs Beauchamp, Chicaneau et Vagnart.
Quatre jouant des castagnettes : Les sieurs Favier, Bonard, Saint-André et Arnald.
Quatre jouant des gnacares : Messieurs La Marre, Des-Airs second, Du Feu et Pesan.
FIN
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